Las cárceles: una vergüenza de Francia.
Adjunto tres fotos de la cárcel de Fresnes y el comentario
que publica Le Monde del 15 de diciembre de 2016 sobre una de las permanentes
vergüenzas de la Administración y también, también, de la gran masa de la ciudadanía francesa: la situación de sus cárceles. ¿A quién importa la dignidad
de los presos? ¿Es que han dejado de ser personas humanas? Este es el enlace de "Le Monde". http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20161215/html/1262288.html.
C´est une lecture édifiante qu'offre mercredi 14
décembre le Journal officiel. La contrôleure généraledes
lieux de privation de liberté fait usage de la procédure d'urgence pour alerter
publiquement le gouvernement sur la situation de la maison d'arrêt des hommes
de Fresnes.
Entre la surpopulation carcérale, la prolifération des
punaises et des rats, le délabrement des locaux, le " climat de
violence constant qui règne " et un " usage de la
force - à l'égard des détenus - ni maîtrisé ni contrôlé ",
on pourrait penser qu'il s'agit d'un rapport sur les geôles d'un pays peu
recommandable. Cela se passe dans le Val-de-Marne, à 7 km des portes de
Paris, dans la seconde plus grande prison de France.
A l'issue d'une visite effectuée dans cet établissement
par douze contrôleurs du 3 au 14 octobre, " un nombre
important de dysfonctionnements graves " ont été constatés.
Adeline Hazan, la contrôleure générale, estime ainsi que " les
conditions de vie des personnes détenues constituent un traitement inhumain ou
dégradant au sens de l'article 3 de la Convention européenne des droits
de l'homme ".
Un taux d'occupation de 202 %
Il n'y a guère de surprise sur le niveau de
surpopulation et les conséquences néfastes que cela entraîne pour les
conditions de vie des détenus et de travail pour le personnel pénitentiaire.
Dans son courrier de réponse adressé le 13 décembre à Adeline
Hazan, Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la justice, reconnaît lui-même
que la maison d'arrêt des hommes affiche un taux d'occupation de 202 %
avec 2 474 détenus pour 1 226 places.
C'est d'ailleurs dans cette même prison de Fresnes que
le ministre avait convoqué une conférence de presse le 20 septembre pour
dévoiler son plan baptisé " En finir avec la surpopulation carcérale
". Mais là où la contrôleure générale demande des mesures urgentes comme "
la suppression immédiate des encellulements à trois ", le ministre
répond que trois nouvelles maisons d'arrêt pourraient sortir de terre en
Ile-de-France d'ici cinq ou dix ans.
La prison de Fresnes n'est dotée que de cellules
individuelles d'environ 10 m2 dont l'espace vital est limité à 6
m2, " une fois déduit l'emprise des lits, des toilettes et
de la table ". Or, 56 % des détenus vivent à trois dans de
telles " cellules individuelles " et 31 % à deux dans le même
espace. La surpopulation pénale n'est pas l'apanage de cet établissement, mais,
écrit Mme Hazan, ici, " son caractère massif et durable lui
confère un caractère particulièrement indigne ".
Autre point noir, l'état des parloirs, "
constitués de boxes de 1,3 m2 ou 1,5 m2 dans lesquels deux personnes ne
peuvent se tenir assises face-à-face qu'en croisant leurs jambes ".
Pourtant s'y installent régulièrement un détenu et trois visiteurs. Autre lieu
exigu, les salles d'attente des détenus, baptisées " placards ". Dans
ces espaces pas plus grands qu'une cellule sans sanitaire et sans point d'eau,
les détenus sont amenés en attendant un parloir ou un rendez-vous avec un
avocat. Or, ils peuvent y rester debout " pendant de longues heures
", parfois " jusqu'à trois par mètre carré ".
" Des brutalités et des violences se déroulent dans les “placards” hors
de tout contrôle ", peut-on lire dans le Journal officiel.
C'est aussi que le personnel est en nombre
insuffisant. " Les contrôleurs ont été en permanence témoins du
travail effréné des surveillants soumis à une pression constante qui les
empêche de faire face à leur programme. " En quatre ans, le
nombre de surveillants est resté stable à Fresnes, mais 70 % seraient
stagiaires sortis d'école. Dans le même temps, le nombre de détenus augmentait
de 20 % et l'effectif d'encadrement baissait. 30 % des postes
d'officiers seraient aujourd'hui vacants. Résultat, certains détenus sont
privés de soins, de visite ou de travail, faute de personnel suffisant pour
gérer les mouvements internes.
Autre conséquence du sous-encadrement et du manque
d'expérience des surveillants, la " discipline rigide " de
Fresnes, " autrefois objective et ferme, est devenue illisible et
brutale ". Les contrôleurs évoquent " un climat de
tension et d'affolement "," incompatible avec un usage serein et
proportionné de la force ". Quitte à tronquer les comptes rendus
d'incidents pour justifier a posteriori le recours à une intervention musclée
contre un détenu. Le garde des sceaux se veut rassurant en objectant que la
fréquence des violences entre détenus et celles à l'égard du personnel a baissé
en quatre ans.
L'odeur persistante des rats
Dans cette triste litanie, Adeline Hazan
remarque que " l'anomalie la plus grave, tant pour les personnes
détenues que pour le personnel ", vient de l'état d'hygiène "
déplorable " de la prison.
Les rats prolifèrent, jusque dans le lit d'un
surveillant de permanence… " L'odeur persistante de leur pelage,
de leurs excréments et de leurs cadavres, s'ajoute à celle des amas d'ordures
qui jonchent les pieds des bâtiments ", relate-t-elle.
Le 6 octobre, l'Observatoire international des
prisons obtenait du tribunal administratif de Melun une décision ordonnant à
l'Etat d'intensifier la lutte contre les rats à Fresnes. La Contrôleure affirme
que la situation est telle que la France risque une sanction de la Cour
européenne des droits de l'homme.
Le garde des sceaux assure que les choses sont
aujourd'hui prises en main. Pour la dératisation, " une prestation
exceptionnelle " confiée à une entreprise extérieure a démarré le
2 novembre, écrit-il. Quant aux punaises et cafards, les opérations de "
désinsectisation " menées par des détenus spécialement formés ont
été jugées " très insuffisantes ", souligne M.
Urvoas qui précise qu'un marché pour tous les établissements
d'Ile-de-France sera notifié en mars. Parmi les investissements prévus à
Fresnes, le ministre affirme qu'un programme de rénovation des parloirs est
inscrit sur trois ans, de 2017 à 2019 pour 400 000 euros.
A court terme, rien ne devrait changer à Fresnes.
Jean-Baptiste Jacquin
Le Monde 15 de Diciembre de 2016
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